À la découverte de HK Krauss !

Publié le 7 octobre 2024 à 12:00

"HK" se livre pendant près de deux heures à Bastonne!

 

HK Krauss, beaucoup le connaissent de nom, certains ont déjà entendu ce "blase", pour d'autres c'est un illustre inconnu, mais les initiés, eux, ne s'y trompent pas ! "HK", c'est le mec qui s'occupe du son et du mixage de certains groupes, parfois bien connus de la scène metal. C 'est à lui qu'on s'adresse si on veut avoir une expertise ou un regard professionnel sur l'habillage sonore d'un album ! Il m'accueille ce jeudi, en visio, dans son studio, (VAMACARA STUDIO), pour cette interview . Le but de Bastonne! était de découvrir l'homme derrière le professionnel ; de percer les secrets les plus profonds de ce personnage, que l'on aperçoit, régulièrement, sur différents lieux connus du "milieu". Il travaille dans l'ombre de groupes  et nous allons, enfin, mettre la lumière sur lui !

Bastonne! :  Salut HK, comment vas-tu ?

- HK :  Bah super ! Et toi ?

- B! : Ça va bien, merci.

Bastonne! Tu es connu sous le pseudo de "HK Krauss" mais ton patronyme de naissance c'est Nicolas Krauss ?

- HK : Oui c'est ça, Nicolas, voilà Nicolas, je n'aime pas donner mon véritable nom de famille !

Bastonne! : Tans pis, mais je vais quand même poursuivre en te demandant de me livrer ton état civil !

- HK : Et bien, je ne donnerai pas mon nom de famille (rires), j'ai 45 ans maintenant, bientôt 46, tu vois ...

- B! Tu ne les fais pas !

- HK : Ah merci ; c'est le Rock'NRoll, ça conserve ! J'ai pourtant les traits tirés car je suis levé depuis très très tôt ce matin ! Alors, je suis marié,  papa d'une petite fille de bientôt neuf ans et très fier d'elle,  "elles" au pluriel, femme et fille !

- B! Elle s'appelle comment ta fille ?

 - HK : Constance. C'est elle, la petite fille que l'on voit jouer dans le clip des Drop Dead Chaos, "Abyss" !

Bastonne! : Tu es né où ?

- HK : Je suis né à Châteaudun en Eure-et-Loir, là où est tourné ce clip-là,  justement ! Et c'est ça qui est rigolo car pour ce clip, j'ai ramené toute l'équipe, ma fille, tout le monde dans ma ville natale et on a tout tourné là-bas ! Puis Châteaudun, c'est là où j'ai fait mon conservatoire de musique, collège, lycée, tout ça...

Bastonne! : Et là, tu habites où ?

- HK : Je suis à Maintenon, du côté de Chartres.

Bastonne! : Et bien justement, revenons un peu en arrière !  Tu es enfant, quel est ton caractère ? Et tu rêves de quoi, gamin ?

- HK : Alors moi j'ai eu la chance d'avoir une enfance très joyeuse, avec des parents extrêmement bienveillants et j'ai grandi à la campagne dans un village qui ressemble au village dans lequel je vis actuellement.

- B! :  Tu aimes bien les villages ; tu es un villageois !

- HK : Oui ! Je n'aime pas trop le tumulte de la ville ! J'ai pourtant vécu à Paris pour des raisons professionnelles, mais ce n'est pas quelque chose que j'aime spécialement. J'aime pas la foule... En fait, c'est con à dire, mais j'aime pas l'humain en général ; j'adore côtoyer des gens, tu vois ? Mais je n'aime pas forcément être entouré tout le temps de plein de monde ! Les concerts, en général, je suis dans mon coin,  je ne vais pas forcément me montrer. Ce n'est pas que je n'aime pas les gens, mais j'aime bien les observer, analyser. Paradoxalement, même si je n'aime pas l'humain, j'adore beaucoup  m'y m'intéresser et regarder les interactions sociales, comment ils réagissent en fonction de tel ou tel stimuli. En dehors de la musique, c'est mon petit "dada" ,  tout ce qui touche à la psychologie ! J'adore ça ! Et en plus, ça m'aide pas mal dans mon métier ! Les musiciens sont tous différents et il faut que je puisse m'adapter à chacun, donc ça m'aide à comprendre la psychologie de l'humain.

Et si je dis que je n'aime pas l'humain, c'est parce que je vois les horreurs dont il est capable, et c'est ce qui me rend misanthrope. Je n'aime pas la bêtise ! Ça fait très présomptueux de le dire comme ça, mais la méchanceté gratuite, le manque de respect, je ne peux pas ... J'ai été élevé dans la notion de respect et du travail, de "respecter l'autre" . Voilà !

Bastonne! : Cette notion de respect que tu défends tant, est-elle intergénérationnelle pour toi ? Tu as grandi entouré de tes grands-parents ?

- HK : Oui j'ai eu la chance de très bien les connaître ; puis ils ont connu la Seconde guerre et mon grand-père est un ancien combattant, ancien résistant donc j'ai grandi dans la volonté de bien faire. Le fait de bien travailler pour y arriver. Je ne suis pas du tout d'une famille bourgeoise ; mes parents le sont devenus à force de travail et je suis très très fier de leur réussite sociale. Mon père à quartoze ans était à l'usine ! Il est issu d'une famille de sept frères et soeurs, donc après le certificat d'études, il fallait aller bosser ! Je l'ai vu commencer  sur les chantiers et terminer dans les bureaux à préparer ces chantiers.

- B! : Oui, pas le temps de faire un caprice d'adolescent !

- HK : Alors que moi je l'ai faite ma crise d'adolescence ; j'ai eu le temps ! (Rires)

Bastonne! : On va se transporter aux années collège-lycée ! C'est quoi ton parcours scolaire, Nico ? D'ailleurs, tu préfères qu'on t'appelle "Nico" ou "HK" ?

- HK : Non, "Nico" c'est cool ! C'est mon prénom donc ça me va. Alors mon parcours est un parcours classique. Collège général... "Oh un petit chien ! J'adore les animaux ! "(HK aperçoit ma petite Chihuahua à l'écran, venue se terrer sur mes genoux !  ) Donc filière générale au lycée aussi, Bac "ES" en 1996. J'ai fait ensuite un DEUG de droit et ça m'a saoulé ! J'ai poursuivi avec un BTS "Force de Vente" en alternance ; j'ai ensuite décroché et j'ai travaillé et fait plein de trucs , dans les médias, recrutement, graphiste puis ingénieur son.

Bastonne! : Mais quand tu étais plus jeune, tu avais déjà une idée précise de ce que tu voulais faire plus tard ?

- HK : Alors pas du tout ! En vrai, j'ai trouvé ma voie à trente six balais ! Je me suis longtemps cherché, que ce soit professionnellement que personnellement. Le studio s'est un peu imposé à moi ! J'ai toujours fait de la musique, je joue beaucoup d'instruments et la musique m'a toujours aidé à m'épanouir. Mais à quatorze-quinze ans, quand tu dois réfléchir à ce que tu veux faire, moi je ne savais pas ; la musique, pour moi, ne pouvait pas être un métier. J'ai fait huit ans de conservatoire.

- B! : Tu écoutes quel style musical à cet âge-là ?

- Hk : Du Metal, j'ai toujours été dans ce style.

Bastonne! :  Tu t'intéresses à la musique mais  tu cherches longtemps ta voie... La réussite de tes parents, que tu décrivais tout à l'heure, a-t-telle créé un complexe en toi, rebuté ; le fait qu'ils aient dû travailler si jeune... ?

- HK : Pas du tout, au contraire. Ce sont des modèles  et en tant que papa, j'essaie aussi d'être un aussi bon père que mon père l'a été pour moi ! Mes parents ne m'ont jamais forcé à faire quoi que ce soit. Ils ne m'ont jamais mis la pression de la réussite. La vie que j'aurais choisie, si elle me convient, ça voulait dire pour eux que c'était la bonne. J'ai eu cette chance et encore aujourd'hui à quarante-cinq ans, d'être éduquer par eux, tu vois ? J'ai une soeur, de cinq ans de plus que moi, qui a très bien réussi sa vie ; moi, je suis l'artiste" de la famille , mais mes parents n'ont jamais fait de différence entre nous deux. Moi, j'ai juste mis plus de temps à me trouver. J'encouragerai ma fille de la même manière. la seule chose que je ne validerai jamais, c'est l'oisiveté ! Ça, c'est pas possible pour moi !  J'étais comme ça lorsque j'ai eu une époque très très compliquée. Vraiment très compliquée !

Bastonne! : T'es-tu déjà retrouvé à la limite de la loi ?

- HK : Ah mais je me suis déjà retrouvé, durant cette période compliquée, plein de fois chez les flics... Ça aurait pu m'attirer de bien plus gros ennuis que ce que j'ai eu ! J'étais con, je voulais me rebeller contre quelque chose qui n'existait pas... Je me suis calmé et je suis rentré dans les rangs. Mine de  rien, c'est formateur ! Chaque expérience que j'ai vécue participe à la personne que j'essaie d'être aujourd'hui. Je suis un autre homme mais je n'ai aucun regret de ma vie passée. Comme je te l'ai dit, j'ai eu une enfance extraordinaire et mes choix d'adulte n'incombent qu'à moi ; c'est moi qui ai voulu être en marge à un moment.

Bastonne! : As-tu senti de la déception dans le regard de tes parents, lors de cette période, sur l'évolution du jeune et gentil "petit Nicolas" ?

- HK : De la déception, non, mais une très grande inquiétude, oui. Je comprends depuis que je suis papa. Pour ma fille, surtout depuis qu'elle est à l'école, il suffit qu'elle rentre à la maison avec une contrariété, bah je suis ultra inquiet ! Surtout une fille, tu vois  ? Je voulais absolument une fille avant d'être père ! Là, je  suis le plus heureux des papas ! Elle est adorable, belle comme un coeur, intelligente, elle a tout ce qu'il faut ! C'est ma fille ! (rires). Je ne suis pas très objectif mais c'est ça d'être parent.

- B! : Puis on n'a pas le mode d'emploi ; on fait de notre mieux. C'est l'amour qui compte !

Bastonne! : Tu es donc ingénieur du son et surtout le dernier "ingé son" à avoir travaillé avec Joey Jordison, décédé en 2021 ! Il était membre des Slipknot, Murderdools, Sinsaenum... Gardes-tu un souvenir ému de votre collaboration ?

- HK : Oui, Joey, gros souvenirs ! Un gars d'une  grande humilité, alors qu'il aurait pu ne pas l'être au vu de la carrière qu'il a eue ! J'étais très étonné par sa gentillesse, de cette ouverture à l'autre... Ouais, humble et gentil !  Même à la fin de notre collaboration, il m'envoyait des messages, il prenait des nouvelles ; c'était super déroutant pour moi, l'adepte de Slipknot. J'en garderai toujours un souvenir impérissable. Puis d'avoir été le dernier mec à l'enregistrer... Je savais qu'il était très malade, mais je ne pensais pas qu'il décéderait. L'annonce de sa disparition, ça m'a fait quelque chose. Il était jeune. On avait le même âge donc bon... Puis toutes ces discussions interminables qu'on avait le soir après une journée d'enregistrement...

Bastonne! : As-tu appris des choses à son contact ? 

- HK : ... Heu... Oui oui... Disons, plus, comment il envisageait la musique ; on a beaucoup parlait de "Iowa", l'album de Slipknot. Il m'a raconté comment s'étaient passés les enregistrements et tout ; c'était intéressant. Mais apprendre des choses techniquement sur le métier, non.

Bastonne! : Et toi ? Ta formation d'ingénieur son a été laquelle ?

- HK : Je suis autodidacte à 200%  et ma formation : le système D ! Je n'ai pas fait d'école !

Bastonne! : Mais alors, tu t'es formé comment ? Avec Youtube, d'autres ingés ?

- HK : Avec un peu de tout ce que je pouvais trouver ! Alors déjà j'ai toujours fait de la musique, j'avais des groupes avant, donc je suis souvent allé en studio. Je me suis toujours intéressé aux matos, à quoi sert un micro, avec l'aide de pros, etc. etc.

- B! : Comment ça ? Tu étais dans quels groupes ?!

- HK : Alors je jouais dans un groupe qui s'appelait "Livarkahil", une sorte de "Behemoth" où j'étais chanteur et où je composais tout. J'ai joué en tant que bassiste dans "The Order Of Apollyon", qui existe toujours mais qui avait été fondé par des membres de "Cradle Of Fifth" et d' "Aborted", entre autres.

Bastonne! : En cas d'échec en tant qu'ingè son, avais-tu envisagé un plan B, une reconversion ?

- HK : Heu ... Non, pas vraiment non. Pas de plan B ! Après, si  je me plante, je me plante, voilà. Si je n'avais pas pu continuer là-dedans, bah  non, j'aurais retrouvé un taf, je serais retourné bosser ailleurs, en boîte d'intérim etc. Je ne suis pas un fainéant, tant pis.

Bastonne! : Sans jamais envisagé de réintégrer un groupe ?

- HK : Non non ! En 2013,  j'ai pris la décision d'arrêter la musique en tant que musicien, sur scène en tous les cas, et ça, je n'y reviendrai pas.

- B! : c'est assez extrême comme décision !  Quelles en sont les raisons ?

- HK : Ça m'a cassé les c******* ! Honnêtement, ça m'a soulé... Les lines-up où ça ne veut pas bosser, où ça veut tout sans rien faire ; ça j'ai connu et je ne veux plus. Et puis, comme je le dis toujours, je préfère produire que de me produire ! Je préfère être ici dans mon studio et aider les groupes à bonifier leur musique et à les aider simplement sur leur son ou leur promotion. J'ai eu des propositions de groupes très installés, du genre : " Vas-y, j'ai besoin d'un guitariste, j'ai besoin d'un bassiste et ça, j'ai toujours refusé et je refuserai toujours ! Quand je prends une décision, je ne reviens jamais dessus.

- B! : Au moins c'est dit et ça a le mérite d'être clair !

Bastonne! : Tu es donc le fondateur et "Boss" du "Vamacara Studio" , tu l'as créé quand ton studio ?

- HK : Il y a une dizaine d'années. J'étais graphiste avant, puis ma boîte a fermé pour des raisons économiques ; je me suis donc retrouvé au chômage en essayant de retrouver du taf mais il n'y en avait pas. Comme je tâtais un peu, en ayant été un peu "rat" de laboratoire aux côtés d'autres ingés, avec mon expérience de la musique, etc. j'ai commencé à bricoler un peu dans un bout de sous-sol avec deux enceintes, c'était vraiment pas un studio... Et puis un jour, ma femme m'a incité à me lancer dans le studio persuadé que ça allait fonctionner ! Elle était enceinte et on venait d'acheter une maison, alors tu t'imagines  ma gueule ! Je lui ai dit "non, je ne vais pas faire ça !  Ça ne marchera pas, je ne pourrais pas gagner ma vie ! ". Elle était convaincue que si, que j'allais réussir et que j'étais fait pour ça : "vas-y, fonce ! " . Sans elle, je ne serais pas là.

Comme elle a cru en moi, je me devais de tout faire pour ne pas la décevoir ! Aujourd'hui encore, c'est l'une de mes motivations. Je suis allé sur internet, partout, j'ai étudié, lu tout ce que je pouvais lire ; j'ai déterré des forums pour trouver des choses à apprendre. Je me suis beaucoup auto-formé et ça, ça représentait quatorze heures par jour, tous les jours, pendant six ans ! Encore aujourd'hui, je continue à le faire ; cela permet de se mettre à jour sur les nouvelles techniques.

Bastonne! : "Vamacara Studio" (Nico confirme que je le prononce bien !) . Comment t'es venu ce nom de studio qui d'ailleurs  a valu un post assez ironique sur Facebook, de ta part, sur la manière qu'avaient les gens d'écorcher son nom ! 

- HK : Cela a toujours été le cas qu'on écorche le nom du studio, mais ce n'est pas pénible pour moi. J'ai fait un post parce que ça m'a fait marrer et paradoxalement, ce sont le plus souvent les médias qui se plantent  dans leurs chroniques !  Mais ce n'est pas grave parce que je n'ai pas choisi un nom de studio du style "Décibels Studios", "Wave Studios" etc. , le genre de nom qui m'embête quoi. À l'époque, je cherchais un nom de studio en rapport avec ma philosophie de vie ; je suis tombé sur ce mot, qui à la base s'écrit : VAMACHARA (Vāmācāra) en sanskrit et signifie "Voie de la main gauche".

Bastonne! : Tu bosses tout seul, tel un loup solitaire ?

- HK : Oui, je bosse tout seul. Comme le solitaire que je suis, j'ai besoin d'être tout seul. Non mais, j'aime bien être tout seul.

- B! : Pas d'assistant ?

- HK : Si, j'ai un assistant mais il est au Brésil, tu vois ! Ça s'est fait comme ça ; j'ai testé plein d'assistants et ça ne l'a pas fait, mais je suis tombé sur Samuel, brésilien. Aussi, l' avantage en 2024, c'est qu'on peut tout faire à distance. En plus, avec le décalage horaire, c'est super ! Quand je finis ma journée, je lui envoie les pistes pour qu'il bosse dessus et quand je me lève, je prends le relais et donc ça ne s'arrête jamais ; en plus, il est super, il bosse ultra bien et on s'entend super bien !  Il est aussi pointilleux que moi et parfois même plus que moi !

Bastonne! : Bon maintenant Nico, on va entrer dans l'antre de ton studio ! Quelle est ta routine le matin ?

- HK : Je n'en ai pas ... Ah si j'emmène ma fille à l'école.

Bastonne! : Tu t'es fait tout seul, comme on en a parlé précédemment,  mais pour équiper ton studio, cela a-t-il été compliqué ? Tu as chopé comment les conseils pour acheter ton matos au meilleur rapport qualité/prix, au moins pour débuter ?

- HK : Oh la vache ! J'ai démarré avec que dalle ; c'est que de la démerde, du temps passé à se renseigner, en fait.  Je continue toujours de faire ça ; lorsque j'ai besoin d'acheter quelque chose, même si je suis bien équipé aujourd'hui ;  je passe des heures à regarder les avis sur le Net. Je les lis tous, dans toutes les langues. Grâce à internet, il y a plein de communautés d'ingénieurs du son. Par exemple, il y'a une communauté, basée aux USA,  qui regroupe plus de cinq mille membres "Nail The Mix", où tous les mois intervient un ingénieur son très connu  qui donne énormément de conseils, et lorsque tu veux acheter du matos, ils te filent des avis etc.

Bastonne! :  Tu te souviens de l'achat de ta première table de mixage ?

- HK : Oui ! C'était une "soundcraft 8000" que j'avais cherché avec Greg Dutein, l'ingénieur "lumière" de "Regarde les Hommes Tomber" et on avait été la chercher à Bry-sur-Marne. À l'époque j'habitais à Clisson. Et en plus, elle pesait deux cents kilos, ça ne voulait rien dire (rires). Mais je voulais une console ! Je n'avais pas beaucoup de sous et il fallait que j'achète pas mal de préamplis micros à l'unité ; il m'en fallait trente-deux ... Imagine à mille euros pièce si j'avais dû en acheter trente-deux, ça m'aurait fait... Heu...

 -B! : trente-deux mille euros ! (rires)

- HK : Voilà ! Et trente-deux mille, évidemment, je ne les avais pas !  Je suis donc tombé sur  un article sur cette, extrêmement vieille console qui date de 1982, qui disait "mortelle" , "excellente" , "incroyable", "super", et tout ; j'en ai trouvé une sur "Audio-Fanzine", dans les petites annonces, à neuf cents euros ! Elle était en parfait état ! Je l'ai revendue ensuite à Simon Muller de "F-H Studio" qui est l'ingé son live des "Smash Hit Combo" .

Bastonne! : Et donc, te sentais-tu plus légitime avec ce matériel "pro" ou as-tu usé de ton "bagou" et de ton culot pour te lancer ?

- HK : En fait, c'est comme pour apprendre à nager ; à un moment, il faut se jeter à l'eau ! Ok, tu veux y aller ? Bah vas-y mon pote !

Bastonne! : Tu as travaillé avec des groupes comme Loudblast, Sirenia, Dagoba, Dropdead Chaos, LocoMuerte ou encore dernièrement Akiavel... Comment ces groupes sont entrés en contact avec toi ?

- HK : "Loudblast" , ah, c'est différent, Steph (Buriez), ça fait vingt ans que je le connais, tu vois ? Il surveillait ce que je faisais... Un jour je suis tombé sur lui au Hellfest et il m'a dit " hey, j'ai écouté ce que tu as fait avec machin, est-ce que ça t'intéresse de mixer le DVD live des trente ans de Loudblast ? ".  Et donc, tout est parti de là. Pour "Dagoba"  pareil, je connaissais "Shawter" depuis pas mal de temps, il a vu que je faisais ça alors il m'a fait bosser sur quelques trucs. Ensuite, "LocoMuerte" , ça s'est fait via "Steph" . Pour "Akiavel", le groupe pensait déjà bosser avec moi. Le rapprochement avec eux s'est fait à partir "Des triomphes du Metal" . On s'est dit "c'est maintenant qu'il faut travailler ensemble ! ". C 'était une opportunité pour nous tous !  Pour DDC ( Dropdead Chaos), c'est différent car la création du groupe, j'en suis à l'origine ! Même si je ne suis pas sur scène avec eux, c'est mon groupe ! Je compose avec eux, je bosse avec eux...

Bastonne! : Ta vie professionnelle n'est pas faite "que" de ces groupes ; tu as d'autres artistes qui te contactent directement ?

- HK : Oui. Ça va de petits groupes qui débutent complètement, qui vont faire leurs premiers enregistrements, à des groupes qui savent parfaitement ce qu'ils veulent et parfaitement où ils veulent aller ! Je m'adapte. Avec le groupe qui débute, je vais être , évidemment, bienveillant, je vais prendre plus de temps à leur expliquer les choses pour me permettre de bien faire mon travail. Ce sont des groupes qui n'ont pas spécialement le budget pour tout faire en studio.  Je les accompagne, je les conseille. En comparaison, Akiavel, c'était plié en trois jours pour onze titres pour la batterie, par exemple ; ça trace !  C'est leur quatrième album, alors ils en connaissent le fonctionnement. 

Bastonne! : En quoi consiste ton boulot ?

- Hk : Alors soit produire, soit mixer. Ce sont deux choses différentes.

- B! : Explique-nous pour les novices !

- Hk : Bien sûr  ! Alors, produire c'est lorsqu'un groupe vient me voir et me demande de faire sonner de telle ou telle manière l'album, le son. Soit je dis "ok, laissez-moi carte blanche, je vais le "charcuter", ajouter des trucs, faire l'habillage" ... Ça, ça fait partie de la production ou de l'arrangement.

- B! : En ajoutant des sons, des parties, etc. ce sont des choses que tu ne vas pas retrouver en live in fine ?

- HK : Si, parce que les groupes peuvent jouer aujourd'hui avec des backing tracks, des bandes qui vont envoyer certains sonset ils vont jouer par-dessus en live. Ce n'est pas du playback, hein ! Les effets ajoutés lors de la production vont permettre de livrer en live ce qui a été fait en studio. En vrai, tu es obligé de faire comme ça maintenant car l'auditeur de musique est devenu connaisseur, et par là-même occasion,  de plus en plus exigeant ! Avant, il y avait des musiciens en plus sur scène pour rendre ce son "studio", mais aujourd'hui ce sont les bandes qui ont pris le relais. Ça n'enlève rien au côté "humain" de la "musique live".

Bastonne! : Quand tu revois sur scène les groupes avec lesquels tu as collaboré, arrives-tu à te détacher du boulot effectué et à prendre du plaisir ?

- HK : Ah si, je peux te donner un exemple ; la semaine dernière il y avait "LocoMuerte" qui jouait au Trianon (avec Dagoba et Black Bomb A) et en fait ils ont joué mon titre préféré de l'album "Parano Booster" (de l'album "Parano Booster" ),  et effectivement, ce n'était pas le même son que sur le CD mais j'y retrouve l'énergie que dégage le titre.  Je trouve que mon travail met en valeur leur travail à eux ! C'est en cela que mon boulot est important et pas moi car je me mets au service "de". De les voir sauter partout sur scène avec leurs crocodiles gonflables, ça me rend heureux ; déjà parce que ce sont de chouettes gars qui ont vachement bossé. Je suis très très très content pour eux, de leur évolution.

Bastonne! : Ton studio est chez toi, dans ta maison ?

HK : J'ai une très grande maison qui fait un espèce de "L" et j'ai toute une aile pour le studio. Pour accueillir aussi les groupes lorsqu'ils dorment sur place. C'est une partie complètement indépendante de la maison qui communique par une porte vers mon espace privé. Les groupes ont donc leur cuisine, leurs chambres, salle de bain, etc. C'est leur maison ; c'est ce que je voulais.

- B! : Ça te facilite le boulot de les avoir sur place pour le coup ?

- HK : Oui et quand on cherchait à déménager pour installer un studio, je ne voulais surtout pas d'un studio "Ikea", tout carré, tout machin. Je voulais un truc avec du caractère, tu vois ? Quand je suis tombé sur cette maison qui a trois cent cinquante ans, avec du bois partout, de la pierre, où il n'y a rien qui est droit, où ça craque, pas tout neuf... Il se passe un truc. Au-dessus de moi j'ai des poutres immenses ;  bref, avec une âme ! La première fois où j'ai visité ce lieu, j'en suis tombé complètement amoureux !  Je m'y sens trop trop bien ; la partie "studio" est trop bien et ma femme ne voulait certainement pas que j'aie un studio loin de la maison !  "Déjà qu'on ne te voit pas beaucoup, si en plus le studio est en dehors de la maison... "

- B! : Du coup, ta fille peut entrer comme ça pour venir te faire un "coucou" !

- Hk : Mais oui ! Il n'y a pas longtemps, il y a avait des musiciens que ma fille connaît très bien. En rentrant de l'école, elle est venue, elle s'est installée sur un canapé, elle discutait et racontait sa vie... C'est une maison qui vit. Avec "Akiavel" on s'est fait une raclette avec ma femme et ma fille. Autant au début de l'interview je disais que je n'aimais pas l' "humain", autant j'aime bien, bien recevoir ! C'est aussi une marque de respect. Les gens viennent, ils font cet effort, fais en sorte de bien les accueillir, qu'ils se sentent comme à la maison.

Bastonne! : T'es-t-il déjà arrivé de faire revenir des groupes pour retravailler sur des choses, un problème technique ou autre ?

- HK : Non, ça ça ne m'est jamais arrivé ; enfin, je touche du bois surtout ! Mais en fait, j'ai une méthode de travail très stricte pour éviter ce genre de situations.  Un groupe qui va tout enregistrer à distance, ce qui est le cas pour quatre-vingt pour cent du temps chez moi, je leur demande systématiquement  de m'envoyer des extraits de leurs enregistrements et non pas la totalité. Je fais en sorte que la qualité de ces extraits soit au top avant de continuer sur la suite. S'ils ont le moindre doute, et j'insiste sur ça avec eux, je leur demande de tout arrêter de m'appeler pour en discuter !  Il n'y a strictement aucune  magie dans le son ; ce ne sont que des mathématiques ! C'est du signal électrique. Si la matière première est excellente, la matière produite le sera aussi. Chaque ingrédient de la recette doit être bien choisi et étudié. C'est un métier de précision.  C'est mon travail de les guider.

Bastonne! : Tu as des groupes qui n'ont pas envie de suivre tes conseils ?

- Hk : Oui, mais ceux-là ne travaillent pas avec moi ! (rires)

Bastonne ! : Au final, tu as toujours le dernier mot ?

- HK : Je n'ai pas le dernier mot, car ça reste la musique du groupe. Mais si je dis à un groupe que son "son" de guitare ne sera pas top si on l'enregistre de cette manière, ce sera horrible et pas chouette au final et qu'il insiste, bah c'est que je ne suis pas la bonne personne pour lui. Ça m'est arrivé deux fois depuis que j'ai débuté. Ça m'est arrivé de refuser des projets lorsque j'écoute les démos et que ça ne me plaît pas. Ou bien si je sens, qu'humainement, ça ne va pas le faire. À quarante-cinq balais, je me connais ; si on commence à me prendre de haut, ça va être compliqué. Je suis quelqu'un de respectueux avec ma façon de travailler et j'attends qu'on le soit en retour. Pour moi, la musique a énormément de valeur, j'ai ma manière de l'envisager donc, soit tu y mets toutes tes tripes, toute ton âme, toute ton envie, soit tu ne fais rien.

- B! : Ton voeu est d'être une plus-value en somme ?

- HK : Oui voilà !

- B! : Est-ce que tu dois te montrer fin psychologue de temps en temps?

- HK : Ah ben ça, c'est quatre-vingt pour cent de mon taf ! La technique et le reste, c'est une infime partie ! Le mental, comprendre le musicien, le chanteur, etc., anticiper ce qui peut les gêner et je me dois de les mettre à l'aise, qu'ils se sentent compris ! Lorsque je parviens à faire ça, leur démontrer que choisir cette option plutôt qu'une autre est le meilleur choix, alors j'ai fait une grosse partie du travail. Il faut rester humble parce qu'on a tout le temps quelque chose à apprendre de quelqu'un. Mon boulot, c'est de traduire une envie artistique en outil technique pour que le rendu soit à la hauteur de cette envie !

Bastonne! : T'es-tu déjà dit, lors d'un concert, "J'aimerais bien travailler avec ce groupe" ? Et aller à la rencontre de ce groupe pour leur exposer cette envie ?

- HK : Oui et même sans aller en concert. Il n'y a pas si longtemps, ça faisait un petit moment que j'avais un oeil sur un groupe, je leur ai donc envoyé un message ! Je leur ai dit que je les suivais depuis un moment, que je trouvais ça ultra bien ce qu'ils faisaient et que je serais super chaud si un jour ils souhaitaient qu'on bosse ensemble. Il ne faut pas croire que mon agenda se remplit uniquement parce que les groupes me contactent. J'ai une partie de prospection !

Bastonne! : Penses-tu que certains groupes ont rencontré le succès parce qu'ils sont passés entre tes mains ?

- HK : Oh la vache ! Ce serait hyper prétentieux si je pensais ça. Alors, est-ce que de travailler avec moi, ça a aidé les groupes ? J'ose espérer que oui. Grâce surtout à toute l'envie que j'y ai mise ! Tu vois, on a parlé de LocoMuerte tout à l'heure et bien, j'ai tout fait pour les aider. Même après l'enregistrement de "Parano Booster" , lorsque "Nico" (Nicolas Hussard, bassiste chez LocoMuerte) avait des questions à me poser, des conseils à demander ou autre, il pouvait m'appeler dès lors qu'il en avait besoin ou passer, parce qu'il n'est pas loin d'ici. J'ai essayé de les brancher sur des concerts, etc. Il y a "Kami Ni Ikari" qui fait ça release party demain, et bien pareil, j'ai essayé de les aider, tu vois ?  Parce que c'est normal et qu'on est tous dans la même merde, finalement. Il faut se serrer les coudes !

Bastonne! : Comment reçois-tu les critiques sur ton travail ?

- HK : Alors, je lis toutes les chroniques faites sur un groupe avec lequel j'ai travaillé ! La grande majeur partie, je les lis !  En fait, le milieu "Metal", c'est un milieu de musiciens. Quatre-vingt pour cent d'auditeurs de metal jouent d'un instrument. Plus ou moins bien, là n'est pas la question, mais au moins ils ont cette sensibilité d'instrumentistes. Ils posent donc toujours une expertise sur l'instrument qu'ils pratiquent. Par conséquent, le travail de l'ingénieur son doit être aussi au rendez-vous. Toutes les productions qui sortent aujourd'hui sont hyper carrées et de super qualité ; il faut donc être super exigeant et je suis connu pour ça.

Bastonne! : Tu me fais rebondir sur une question ! Crois-tu qu'un jour l'IA pourra produire à ta place ?

- HK : ... heu... Alors je vais te répondre à l'heure actuelle, car avec ma femme,  étant concernée professionnellement, nous en discutons pas mal. Aujourd'hui, je dirais "non" car l'IA n'est pas capable de discernement, n'est pas capable d'émotions ou de sentiments. La Musique, elle, est basée sur des sentiments. L'IA, via un programme informatique, va analyser les fréquences. Peut-être qu'un jour elle arrivera à sortir un super son, mais j'ai déjà entendu des mix fait par l'IA, c'est une catastrophe !

- B! : Oui mais l'IA va s'améliorer !

- HK : Alors oui, c'est sûr ! Mais entre apprendre de façon mathématique ou avoir l'expérience de la vie, des sentiments, etc ... Je te donne cet exemple avec encore LocoMuerte : Un jour de studio, j'étais dans un mood "dégueulasse", bref... Pas bien. Je commence à mixer et comme la musique était tellement full positive de malade, une bonne vibe de positivité  dans la tête que j'ai dit " oh p*****, trop bien ! " . La musique, c'est ça, et est-ce que l'IA va pouvoir comprendre ça ? Pas sûr ! Donc de là à remplacer complètement, je ne pense pas ; par contre l'IA va être un outil tellement génial pour tout un tas de choses !

Bastonne! : Utiliser "Vamacara Studio", ça a un coût ; tu n'es pas bénévole. Les sessions d'enregistrements sont chères. Est-ce que les groupes tentent de monnayer pour obtenir une ristourne ou échelonnent les paiements ? Comment se passe cette partie ?

- HK : Ouais, c'est une bonne question. Les groupes avec lesquels je travaille sont des groupes indépendants. Ils économisent toute l'année pour payer avec leurs propres deniers, leur album. Certains sont subventionnés, d'autres pas. Certains ont un label, d'autres pas. La grosse majorité a monté son  association et met des sous dedans pour ça ; le studio, le merch etc. J'essaie de pratiquer les prix les plus justes possible, en fonction des besoins du groupe. Un groupe qui a besoin d'un mix-mastering, ce n'est pas la même chose qu'un groupe qui a besoin de venir en studio. J'ai un prix plancher car j'ai aussi des charges et tout et que je dois pouvoir subvenir à mes besoins. Si un groupe fait une demande et qu'il a un budget max qui est en dessous des tarifs, bah "ok", mais je ne pourrais pas y passer six mois. C'est de la négociation. Selon les possibilités du groupe, je vais leur dire ce que je peux faire ou pas. Un groupe qui paiera plus cher aura plus de temps. Je m'adapte.

Bastonne! : Serais-tu attiré par d'autres styles musicaux si tu en avais l'opportunité ? Ou pourquoi pas, par le Cinéma ?

- HK : Heu... Alors ingé-son au cinéma, non, non ; j'ai des copains qui le font et qui m'expliquent comment ça se passe, alors non, pas du tout. Par contre, assister à une séance d'un mix d'un film, oui ! Un film avec des effets, des orchestres, j'adorerais, ça super ! Mais j'aime tellement la musique et j'aime trop le musicien pour m'en séparer. "Ah, c'est quoi déjà ton autre question ? Je suis désolé ; je suis levé depuis quatre heure sdu matin, là j'y arrive plus, rires ...

- B! : Ce n'est pas grave ! Es-tu attiré par la production d'autres styles musicaux ?

- HK : Ouais, bah en fait c'est très simple ; à partir du moment où ça me plaît, je fais !  Ça peut être du rock, du metal, du rap, du classique, du jazz, je m'en fous ! Les outils que j'utilise pour mixer sont les mêmes pour tous les autres styles. Demain, s'il y a un rappeur qui est "chaud" pour bosser avec moi, bah "let's go ! " . Je vais faire mes devoirs ; c'est-à-dire que je vais écouter un maximum de prods de rap pour me familiariser avec le son et comprendre comment chaque instrument est exploité.. En connaître les codes, tu vois ? Après, la technique je l'a connais.

Il y a quelques jours, j'ai eu la chance de rencontrer "Seth Gueko", un rappeur français ; en plus j'adore le personnage, je l'adore ! C'est un mec adorable ! J'adorerais travailler avec lui ! Paradoxalement, son "rap" ne me parle pas plus que ça ; mais sa personnalité j'adore. Il est très intéressant ! Ma clientèle est pure rock & metal parce que ça fait trente ans que je suis sur cette scène-là. Les groupes me contactent parce que j'ai cette esthétique, alors qu'un rappeur ne va jamais le faire ! Et c'est normal.

Bastonne!: Dans ton travail, tu as des collaborations de longue date, comme Steph Buriez par exemple ; vous vous êtes rencontrés comment ?

- HK : Oh la vache ! Steph, je l'avais rencontré au "LB LAB" il y a vingt ans ! J'ai une vraie affection pour cette personne. Et comme je suis quelqu'un de très très très loyal. On naviguait dans la scène et on s'est vraiment rapprochés lorsqu'on a travaillé sur le DVD des trente ans de "Loudblast" . Après une période personnelle compliquée, je l'ai aidé à sortir Manifesto. Au début, il m'a beaucoup aidé avec le studio ; "Les Tambours du Bronx", c'est grâce à lui ; Joe Jordison, c'est grâce à lui aussi. Loudblast ...

Bastonne! : Depuis peu, tu diffuses des vidéos sur les réseaux que tu nommes "La minute pédagogique"  où tu donnes des conseils, des clés, etc. D'où te vient cette idée ?

- HK : Moi, les réseaux ça me fait marrer. Tu peux faire plein de trucs. C'est rigolo ! J'ai toujours les mêmes questions qu'on me pose, de la part des groupes. C'est toujours les mêmes et c'est normal. tout est parti lorsqu'un groupe m'a contacté en me posant telles et telles questions. Alors je leur réponds "mais en fait, vous ne voulez pas que je vous masterise ; vous voulez que je vous accompagne du début à la fin ! ". Je suis resté deux heures au téléphone pour tout leur expliquer. À partir de là, j'ai fait le constat que beaucoup confondent telle ou telle terminologie, entre mixage et production. Donc un matin, c'est parti comme ça ; j'ai pris mon téléphone, j'ai appuyé sur le bouton et j'ai lancé un enregistrement ! Je l'ai posté ! J'en avais marre de voir des vidéos où des bêtises étaient dites avec des pseudo-termes compliqués.

Bastonne! : Quand tu postes des vidéos sur du matos ; par exemple sur les micros que tu utilises, tu arrives à obtenir des partenariats ensuite pour t'équiper, où ta notoriété grandissante t'aide-t-elle dans ce sens ?

- HK : Paradoxalement, non. Je vais te raconter l'histoire avec "Lewitt" . Au début, je les ai achetés (les micros). Je trouvais ça tellement mortel que j'en ai parlé sur les réseaux ! Une vidéo-conseil du genre "j'ai fait ça avec et ça marche super ! ".  Le représentant de la marque, Bertrand, à plusieurs reprises, a vu mes vidéos. Il a trouvé ça très chouette, ce que je postais et sans arrières-pensées ni obligations. Il m'a demandé si je voulais qu'on bosse ensemble car j'aimais son matos. Mais voilà, encore une fois, c'est du partenariat et de la loyauté. Je ne fais pas de contenus pour ça. Si ça doit arriver, ça arrive. Je ne suis pas un influenceur ; ce n'est pas mon métier.

Bastonne! : De quels instruments joues-tu ?

- HK : De la guitare, batterie, basse, chant, un peu de piano... Je suis un touche à tout.

Bastonne! : Tu joues bien ou tu es un "Jean-Michel à peu près" ?

- HK : Alors pour la guitare, ça fait trente ans que j'en joue ! La batterie, j'ai assez de notions pour jouer du "AC/DC" ou du "Maiden". Puis j'ai été bassiste et chanteur.

Bastonne! : As-tu des "hobbies" en dehors de la musique ?

- HK : J'essaie d'avoir du temps pour faire du sport, aller à la salle. Je suis assis toute la journée, alors j'ai intérêt à m'entretenir et à faire gaffe à mon dos ! Je mange équilibré, je bois peu, je ne fume pas...

 

Bastonne! : Nous allons poursuivre avec "Le portait chinois de Nicolas" ! 

- B! : Si tu étais un animal...

-HK : Un serpent !

- B! : Si tu étais un moment de la journée...

- HK : Le crépuscule.

- B! : Si tu étais une pièce chez toi...

- HK : "Ah, une pièce chez moi ? !" Bah le studio !

- B! : Si tu étais un des cinq sens...

- HK : L'odorat.

- B! : Si tu étais un péché capital...

- HK :  (Longue réflexion... ),  arf, je ne l'ai connait pas tous ! (Je les énumère ... ) Ah oui ! Gourmand, gourmand, la gourmandise ! 

- B! : Si tu étais un super pouvoir...

- HK : Remonter le temps ! Comme dans "Docteur Strange" !

- B! : Si tu étais un film...

- HK : "L'associé du Diable" !

- B! : Si tu étais un livre...

- HK : La Bible.

-  B! : Si tu étais une chanson...

- HK : La Marseillaise.

- B! : Si tu étais un groupe...

- HK : (Il me hurle ! ) Iron Maiden !!

- B! : Si tu étais un plat...

- HK : Ça va être très très con, mais des pâtes au beurre !  C'est ce que me faisait ma grand-mère quand j'allais chez elle !

- B! si tu étais une boisson...

- HK : Heu... Café.

- B! : si tu étais un sport...

- HK : Le foot. Je déteste le foot mais on est une famille de footeux. Mon père soutient le Bayern de Munich parce qu'une partie de ma famille est à Munich !

- B! : Je t'avais dit que "Krauss" c'est allemand ! (rires)

-HK : Oui mais mon nom de famille n'est pas Allemand ; ma soeur habite à Munich. Je regarde le "foot" quand c'est l'équipe de France, à partir des quarts de finale. Je déteste le "foot", vraiment. Je déteste ça, mais je ne sais pas, quand c'est le mondial, un truc du genre, je regarde emporté par la liesse ... On se fait une soirée pizzas-bières avec ma femme et ma fille quand c'est un truc comme ça.

- B! : Si tu étais une émission TV...

- HK : Nulle part ailleurs ! 

- B! : Si tu étais une série TV...

- HK : Code Quantum ; j'adorais cette série ! 

- B! : Si tu étais un hashtag...

 - HK : Loyauté ?

- B! : Si tu étais un gros mot...

- HK : AH ! AH ! Je dis tout le temps "putain" ! C'est ma virgule à moi ! Et je me fais tout le temps houspiller par ma femme  et ma fille !

- B! : Si tu étais une qualité...
- HK : La bienveillance.

 - B! : Si tu étais un défaut...

- HK : La pugnacité.

 -B! Si tu étais une émotio ...

- HK : L' amour ! Je suis un amoureux moi !

- B! : Si tu étais une expression...

- HK : "Nous n'avons de limites que celles de notre propre conviction".

- B! : Su tu étais ce que tu détestes le plus...

- HK : Oh , la couardise ! Les couards, couardes ? Je les ... Ah ça m'énerve ! Non, je peux pas !

- B! : Lors de cette interview, quelle est la question qui t'a le plus embêté ?

- HK : Aucune !

- B! : Lors de cette interview, quelle question ai-je omis de te poser ?

- HK : La vache, il y en a eu beaucoup ! Non, tu sais tout !

Bastonne! En tous les cas, merci beaucoup HK pour ce long moment passé avec moi ! Ces échanges qui m'ont permis et vont permettre à beaucoup de te découvrir ou te redécouvrir ! Il va me rester maintenant beaucoup de travail de retranscription !

- HK : Oui, c'est clair ! Merci à toi, c'était sympa !

 

Steph Buriez et HK Krauss (à droite)

                                                                                                                                                                                                                                                                                                LocoMuerte accompagné de leur ingénieur son : HK Krauss, lors de la présentation aux médias de "Parano Booster"

 

*Photos "Vamacara studio" : Hexalive.

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